La tentation est grande, et de nombreux marchands de biens promettent aux acquéreurs des travaux de rénovation après leur acquisition.
En effet, l’argent de la revente permet de financer les travaux !
Sauf que cela s’appelle de la Vente d’Immeuble à Rénover (VIR).
Et la VIR est strictement encadrée par le Code de l’habitat et de la construction, et plus précisément les articles L242-1 et suivants ainsi que les articles R242-1 et suivants.
C’est peut-être même de la VEFA si les travaux comportent un agrandissement, une surélévation ou encore si les travaux rendent à l’état neuf le bien (Article 257 du code des impôts).
La revente de travaux pour un bien à rénover permet souvent de générer une très belle marge. Mais ce type de revente doit respecter la législation, ce que les marchands de biens ne maitrisent pas toujours.
Et je constate que souvent de nombreuses opérations sont montées sur des schémas frisant la légalité, voire même en totale illégalité.
Et cela se corse, quand le marchand de biens fait écho de ses prestations sur les réseaux sociaux.
Les services fiscaux se sont modernisés et sont aussi présents sur les réseaux sociaux. Certes, ils communiquent comme beaucoup d’entre nous, mais surtout ils scrollent.
Ils sont aussi très à la page, ils utilisent l’intelligence artificielle pour scroller.
Concernant les marchands de biens. Ils tendance à rechercher ceux qui mettent en avant leur rénovation. Les bases de données importantes qu’ils possèdent leur permettent de faire le rapprochement entre les publications, les sociétés en activité, les déclarations fiscales et les enregistrements des mutations.
C’est un véritable jeu d’enfant pour eux de faire le rapprochement entre une vente qui s’est faite à un prix inférieur au prix du marché et un marchand de biens qui se vante d’avoir rénové un appartement.
Boum ! le contrôle fiscal est en route !
Et ça peut faire très mal.
C’est ce qui est arrivé à Gérard. Ce n’est pas son vrai nom, il m’a demandé de garder l’anonymat, car justement, il est souvent sur Facebook.
Le cas est basique.
Gérard a l’habitude d’acheter des appartements en piteux état, préparer un programme de rénovation complète avec des devis d’artisans, notamment son frère. Et de le mettre en vente.
Bien entendu, il ne réalise pas les travaux tant qu’il n’a pas vendu le bien et il promet aux futurs acquéreurs de s’occuper des travaux avec une convention indépendante de la revente.
Sur le papier pas de problème, il ne fait pas de promesse de travaux puisque dans la transaction qu’il enregistre chez son notaire, aucun programme de rénovation ou de promesse de travaux n’apparaît.
Les acquéreurs lui font confiance en signant indépendamment un contrat de travaux.
Mais Gérard est très fier de ses réalisations et le fait savoir sur les réseaux sociaux. Il adore publier de nombreuses photos de ses rénovations, notamment de chantiers en cours et du résultat final.
Et c’est comme ça qu’il s’est fait avoir : Contrôle fiscal.
Immédiatement et dès le premier contact, l’inspecteur des impôts lui demande comment cela se fait qu’il publie des photos d’appartement rénové, alors que les biens ont été vendus à un prix nettement inférieur au marché pour des produits similaires.
Il lui est clairement reproché de faire de la VIR déguisée.
Bien entendu, dans ce cas-là, la preuve du contraire doit être apportée par le contribuable. Mais les éléments présentés par l’inspecteur étaient incontournables. Publication sur les réseaux sociaux, facture des artisans dans la comptabilité de la société de Gérard, etc.
Bilan de l’opération ?
- Réintégration du montant des travaux dans le prix de vente.
- Réajustement des droits de mutation (réclamé aux acquéreurs !)
- Amende pour omission : 40 % du montant des travaux
- Fraude avérée : 80 % du montant des travaux
Il faut rajouter par-dessus les frais de son avocat fiscaliste qui négocie avec l’inspecteur des impôts pour minimiser le redressement.
Aujourd’hui, Gérard a fait ses comptes. Il a été redressé sur 4 opérations au cours des 3 dernières années. Et il va devoir payer l’équivalent à une fois et demie le montant de la marge qu’il a fait sur ses opérations.
Même si son avocat discute toujours avec l’inspecteur des impôts pour réduire le montant des amende, il est clair que Gérard a perdu plusieurs mois, voire années de travail.
Mais alors quelle est la solution pour revendre un bien en promettant des travaux ?
Dans cet article, je vais aborder 3 solutions que le marchand de biens doit connaitre et maitriser s’il veut revendre un bien avec une promesse de travaux.
La bonne vieille méthode à l’ancienne. Je fais les travaux et je revends.
C’est de loin la méthode la plus simple qui évite tous risques de requalification en VIR.
Je ne rentre pas dans les détails. Vous achetez le bien, vous faites les travaux et seulement après vous revendez. Vous pouvez même précommercialiser avant d’avoir fini les travaux et signer un compromis de vente, mais vous ne pourrez pas acter tant que les travaux ne sont pas achevés.
Restera quand même à faire attention au régime de la TVA sur les reventes, surtout si vous faites un agrandissement, une surélévation ou des travaux rendant à l’état neuf.
A ce sujet, j’en profite pour faire un petit aparté sur les six postes du second œuvre qu’il ne faut pas reprendre a plus des deux tiers.
Très souvent, c’est le dernier point qui est utilisé pour justifier que les travaux ne rendent pas le bien à l’état neuf : les planchers non porteurs.
Mais qu’est-ce qu’un plancher non porteur ?
Sincèrement, la réponse n’est pas si simple que cela et mériterait un développement complet, ce que je ne vais pas faire là. Mais en gros, c’est un plancher non structurant. Un bureau d’étude ou un expert du bâtiment seront les plus à même de vous aider a qualifier un plancher pour lequel vous avez un doute.
Mais restons plus classiques. Je vois souvent des projets en duplex avec création de mezzanines. Donc un plancher non porteur par définition, créé à 100 %.
Dans ce cas, si les cinq autres corps d’état du second œuvre sont refaits au plus des deux tiers, ce qui est souvent le cas dans le cadre d’une rénovation, les travaux constituent une remise à l’état neuf, donc soumis à la TVA sur les reventes.
Même si vous ne rénovez qu’un appartement, avec une TVA sur marge, cela peut faire très mal si votre notaire a enregistré une vente d’ancien, et que l’inspecteur des impôts vous contrôle : TVA sur la marge + intérêts de retard + pénalité pour omission + fraude avérée !
Tout cela pour vous dire que le risque de redressement fiscal peut aussi exister avec la bonne vieille méthode de faire les travaux avant de revendre.
Les avantages
- Pas de risque de requalification en VIR ou en VEFA, puisque vous n’actez les reventes qu’après l’achèvement des travaux.
- Pour les marchands de biens qui aiment gérer les travaux ou les faire eux-mêmes, totale liberté d’organisation, de création et de réalisation, tant qu’aucune promesse de revente n’est signée. Attention toutefois à fournir les garanties sur les travaux (RC, décennale, DO, CNR, etc.).
Les inconvénients
- L’inconvénient majeur reste le cout du financement. Le portage de l’opération coute relativement cher avec les taux d’intérêt actuels. Plus les travaux durent, plus la charge financière sera importante et plombera la marge.
- Sans précommercialisation, le financement de ce type de montage reste difficile à obtenir. Avec un marché immobilier qui n’est pas au mieux de sa forme, les banques manquent de visibilité sur l’aboutissement des projets. Les dossiers financiers doivent être montés avec une grande rigueur.
Les néo-marchands auront beaucoup de mal avec ce montage qui trouvera difficilement un financement s’il n’y a pas de précommercialisation.
Ce type de projets restera cependant une solution simple pour les marchands établis, avec un volume d’opérations régulier et une trésorerie solide.
Le risque de redressement fiscal est relativement limité, même si vous publiez sur les réseaux sociaux !
Ne pas intervenir dans les travaux, avec une revente classique
C’est clairement la solution la plus simple, mais encore faut-il l’appliquer avec rigueur.
Regardons en 3 étapes comment cela doit se passer ?
- Vous savez repérer et acheter un bien que vous souhaitez revendre avec un projet de rénovation.
- Vous vous mettez en relation avec un spécialiste de la rénovation qui vous propose un devis comprenant le suivi des travaux.
- Même si commercialement vous proposez un bien rénové, vous revendez le bien « en l’état » avec passage chez le notaire, et votre client signe le contrat de travaux avec le spécialiste de la rénovation, sans que votre nom apparaisse sur les documents.
Important, votre nom ou celui de votre société ne doit plus apparaitre nulle part pour la réalisation ou le suivi des travaux. Vous ne publiez pas non plus de photos de vos rénovations.
Mais alors, pas de marge sur les travaux ?
Non, puisque vous n’encaissez pas les travaux et aucun flux financier à ce sujet ne passe entre vos mains.
Mais rien ne vous empêche d’avoir un contrat d’apporteur d’affaires avec le spécialiste de la rénovation, si celui-ci est rédigé avec tact pour ne pas vous impliquer dans la réalisation des travaux.
Dans ce contexte, vous anticipez la conception et la réalisation d’un programme de rénovation, mais vous devez mettre directement en contact l’entreprise qui va effectuer la rénovation avec votre client.
Les avantages
- Un risque minimal si vous suivez bien ce schéma. Il n’y a aucune raison que votre opération soit requalifiée en VIR déguisée.
- Pas de gestion des travaux puisque vous confiez l’intégralité de la rénovation à un spécialiste. Et vous ne vous impliquerez à aucun moment dans son travail. Votre intervention se limite à la conception des travaux que vous souhaitez voir réaliser et à leur revente.
- Pas non plus de garantie à fournir sur les travaux. C’est du ressort de l’entreprise de rénovation.
Les inconvénients
- Il est plus difficile de justifier le prix de vente de votre appartement, sans faire vous-même les travaux.
- Il faudra être très clair lors de votre commercialisation pour que les acquéreurs ne fassent pas l’amalgame entre la vente de l’appartement et la réalisation des travaux. Cela implique que les acquéreurs devront avoir confiance aux projets que vous proposez, qui seront forcément en deux contrats distincts : La vente de l’appartement et un contrat de travaux indépendants.
- Il est aussi tout à fait possible que l’acquéreur ne signe pas le contrat de travaux avec votre spécialiste de la rénovation et de ce fait, vous ne pourrez pas toucher votre commission d’apporteur d’affaires. Vous devrez vous contenter de la revente de l’appartement en l’état.
- Ce type d’opération reste limité à de la revente d’appartement ou de maison, mais ne peut pas s’appliquer à de la revente d’immeuble avec des parties communes.
- Vous ne pouvez pas mettre en avant un savoir-faire dans la rénovation, puisque vous ne réalisez pas les travaux. Et il ne faut surtout pas le faire si vous ne voulez pas que les services fiscaux s’intéressent à votre activité.
Une parenthèse sur un montage très particulier, concernant la réalisation de ce type d’opération sur des immeubles complets, avec la mise en place d’une ASL (Association syndicale Libre) ou d’une AFUL (Association Foncière Urbaine Libre).
C’est un schéma traditionnel pour vendre des biens avec du déficit foncier, mais cela nécessite un montage assez complexe avec l’intervention d’un avocat-fiscaliste. Dans ce cadre-là, le risque de requalification en VIR est d’autant plus grand si votre nom apparait dans l’ASL ou l’AFUL ou avec les travaux. Il faut donc une grande maitrise pour ce type d’opérations.
Pour des opérations simples comme avec un appartement ou une maison, la vente d’ancien et le contrat de travaux avec une entreprise indépendante reste le meilleur schéma, à condition de plus apparaitre après la revente, ni sur le papier, ni sur les réseaux sociaux et encore moins sur le chantier.
Attention au montage « border line » avec des travaux réalisés par une filiale ou de la famille.
C’est ce que je vois très souvent, et sincèrement, cette stratégie reste risquée.
Le contrat de travaux est signé avec une société tierce, où vous possédez indirectement des intérêts (membre de votre famille ou une société filiale, etc.).
L’article L262-1 du code de la construction et de l’habitat précise au premier paragraphe « Toute personne qui vend un immeuble bâti ou une partie d’immeuble bâti, à usage d’habitation ou à usage professionnel et d’habitation, ou destiné après travaux à l’un de ces usages, qui s’engage, dans un délai déterminé par le contrat, à réaliser, directement ou indirectement, des travaux sur cet immeuble ou cette partie d’immeuble et qui perçoit des sommes d’argent de l’acquéreur avant la livraison des travaux doit conclure avec l’acquéreur un contrat soumis aux dispositions du présent chapitre »
Je traduis : « Indirectement », c’est-à-dire par toute personne physique ou morale qui a un lien avec le vendeur : la famille, les filiales de société, les sociétés dans lesquelles vous possédez des actions, des parts sociales, ou que vous dirigez, etc.
Si vous n’avez pas de liens directs, pas de problème !
Par contre, si vous avez un lien quelconque avec la personne morale ou physique qui va réaliser, ou encadrer les travaux, vous êtes clairement dans un schéma de VIR.
De même, si vous supervisez les travaux et vous vous assurez qu’ils soient correctement réalisés, on pourra toujours vous reprocher de vous occuper des travaux. Et si ce n’est pas le fisc qui s’en mêle, ça peut être tout simplement un acquéreur mécontent qui vous met devant les tribunaux (la jurisprudence est riche de ces cas).
Je vous rappelle que vendre un bien avec une promesse de travaux relève du régime de la VIR. Donc si vous vendez un bien en promettant des travaux, votre nom ne doit plus apparaitre pour la réalisation des travaux.
Vous n’êtes pas censé négocier les contrats de prestations.
Vous ne devez pas diriger les travaux et être présent sur le chantier.
Vous ne devez pas faire apparaitre votre nom ou celui de votre société sur facture, et encore moins, percevoir de l’argent de votre acquéreur.
Ce n’est pas moi, c’est le syndic qui réalise les travaux !
Combien de fois je l’ai entendu et je le vois toujours dans de nombreux projets.
C’est tout simple, vous vendez des biens dans une copropriété, en promettant des travaux dans les parties communes uniquement.
Après avoir bien préparé les travaux avec les devis adéquats, lors de l’enregistrement des actes de reventes, vous séquestrez chez le notaire en amont la somme correspondant aux travaux à destination du syndic. Par définition, ce n’est pas vous qui réalisez les travaux, mais le syndic de copropriété !
Je connais parfaitement ce montage, car je l’ai pratiqué de nombreuses fois au début des années 2010, alors que la VIR n’était pas encore bien comprise des notaires.
Puis un jour, j’ai un client, qui était sous compromis, qui a fait intervenir son notaire et son avocat pour dire que c’était de la VIR déguisée et qu’il voulait une Garantie Financière d’Achèvement pour protéger son acquisition.
Et il avait raison !
J’avais préparé un descriptif des travaux, j’ai fait établir des devis aux entreprises pour le compte du « futur syndic » et le montant des travaux était versé par ma structure. Alors même si je n’apparaissais plus pour la réalisation de ceux-ci (et qui reste aléatoire avec le syndic), il n’aurait aucun mal à prouver que la vente était faite avec une promesse de travaux. Donc de la VIR
Depuis, je n’ai plus jamais commercialisé avec ce type de montage. Toutes mes opérations qui ont suivi ont été montées sous le régime de la VIR. Sincèrement, je m’en suis beaucoup mieux porté, car je pouvais ouvertement gérer l’intégralité des travaux.
Certes, si vous avez un contrôle fiscal, l’inspecteur des impôts pourra requalifier votre opération en VIR. Mais financièrement cela ne change rien, puisque de toute façon les droits de mutation ont été basés sur le prix de vente comprenant les travaux.
Le risque vient surtout des acquéreurs mécontents, soit pour des travaux mal réalisés, soit inachevés ou soit insuffisants, qui vous réclameront des indemnités pour absence de garantie financière d’achèvement. Cela peut aller jusqu’à l’annulation de la vente !
Mon conseil : évitez ce montage. C’est risqué, surtout en cas de défaillance d’une entreprise ou de mauvaises surprises lors de la réalisation des travaux.
Revendre des biens avec promesse de travaux sous le régime de la Vente d’Immeuble à Rénover (VIR)
Tous les marchands de biens sont soumis à la législation française. Le code de la construction et de l’habitat est très clair dans son article L262-1.
A partir du moment où vous promettez des travaux à vos acquéreurs et que vous souhaitez enregistrer les reventes et percevoir des fonds, vous devez conclure une vente sous le régime de la VIR.
C’est une vente relativement bien encadrée par les textes législatifs qui ont été intégrés au code de la construction et de l’habitat en 2008 afin de protéger les acquéreurs avec :
- Une Garantie Financière d’Achèvement, qui pourra prendre le relai pour achever les travaux en cas de défaillance du vendeur
- Toutes les garanties obligatoires sur les travaux (RC, décennale, DO, etc.)
- Un homme de l’art, totalement indépendant du projet, qui valide les appels de fonds des acquéreurs en fonction de l’avancement du projet.
De même, si vous promettez des travaux qui rendent à l’état neuf, donc en VEFA, vous avez des obligations pour garantir les acquéreurs. Moins classique dans les opérations de marchand de biens, je ne détaillerais pas la mise en œuvre, néanmoins le principe reste le même que la VIR
Et que ce soit avec de la VIR ou de la VEFA, vous ne craignez plus un redressement fiscal pour non-intégration des travaux dans le prix de vente, puisque justement ils sont compris dedans !
Attention toutefois, et je le rappelle, la VIR ne doit pas comprendre d’agrandissement, de surélévation ou de travaux rendant à l’état neuf. Si c’est le cas, c’est le risque de redressement sur la TVA sur vente, avec les intérêts de retard, l’amende pour omission et les pénalités pour fraude. C’est l’assurance d’une opération déficitaire.
La VIR n’est pas toujours bien comprise par les marchands de biens. Même si elle est un peu lourde à mettre en œuvre, elle offre de nombreux avantages.
Elle permet d’encaisser immédiatement des fonds avant même d’avoir commencé les travaux.
Pour l’avoir pratiqué de nombreuses fois à titre personnel, quand on a compris les mécanismes, ce type d’opération regroupe des atouts pour véritablement développer l’activité.
Le montage de ces opérations nécessite un montage rigoureux que je vous détaillerai dans un prochain article complet dédié à ce sujet.
Les avantages
- Le risque de redressement fiscal est réduit à la requalification en VEFA. Donc faible si les travaux sont bien maitrisés.
- Les besoins en trésorerie sont bien plus faibles que sur une opération traditionnelle, car vous encaissez immédiatement les « existants », et les travaux sont payés au fur et à mesure de leur avancement.
- Les frais financiers sont bien plus faibles qu’une opération traditionnelle, grâce à un emprunt de courte durée, et d’un montant plus faible.
- Les acquéreurs bénéficient de garanties importantes, ce qui favorise les ventes.
- Vous gardez une totale maitrise de la réalisation des travaux en votre qualité de Maitre d’Ouvrage.
- Vous pouvez monter des opérations de défiscalisation avec la Loi Denormandie et la Loi Malraux, avec des prix de revente plus élevés.
- Vous pouvez mettre en avant votre savoir-faire sans risquer de vous faire une requalification par le fisc.
- Il est plus facile d’enchainer les opérations en VIR, car les fonds propres nécessaires sont plus faibles qu’une opération traditionnelle
Les inconvénients
Le premier point de reproche qui fait sur ce montage est la lourdeur de préparation du dossier pour pouvoir précommercialiser : autorisation d’urbanisme, conception des travaux, bureaux d’ingénierie, bureaux de contrôle, devis de travaux, assurances, etc.
J’ai remarqué que très souvent ceux qui mettent en avant ces arguments étaient plutôt des marchands de biens qui réalisaient aux mêmes les travaux ou qui jouaient le rôle de maitre d’œuvre.
Mais sincèrement, est-ce que c’est le rôle du marchand de biens ? Je rappelle quand même que le métier est enregistré comme « commerçant » et pas « artisan ».
Alors que ce soit en VIR ou pas, laissez faire les professionnels et assurez-vous plutôt de bien faire intervenir tous les spécialistes pour satisfaire toutes les exigences de votre futur chantier et garantir les acquéreurs de travaux conformes. Dans les deux cas, c’est les mêmes besoins !
- De la rigueur dans les étapes de mise en place de l’opération
- L’intervention d’un homme de l’art pour justifier les montants des travaux
- La souscription d’une Garantie Financière d’Achèvement, mais cela facilite les reventes en garantissant les acquéreurs sur l’achèvement du chantier
- L’obligation de précommercialisation pour obtenir la GFA. Mais c’est aussi valable dans une opération traditionnelle pour obtenir le financement
- Plus d’administratif à gérer. Oui, nécessaire pour faire les appels de fonds des acquéreurs au fur et à mesure de l’avancement du chantier.
Je résumerai que réaliser une opération sous le régime de la VIR, c’est faire preuve de professionnalisme auprès de clients qui sont de plus en plus inquiets pour l’acquisition d’un bien avec travaux.
Alors je fais quoi pour sécuriser mon business de marchand de biens ?
Dans l’univers de la revente immobilière avec promesse de travaux, les opportunités de valorisation et de rentabilité sont nombreuses.
Cependant, elles s’accompagnent de défis de taille, notamment en matière de conformité légale et fiscale.
L’histoire de Gérard illustre parfaitement les conséquences d’un montage mal maitrisé et d’une communication inappropriée. Cet exemple met en lumière un aspect fondamental de l’activité de marchand de biens : la rigueur.
Les réseaux sociaux, véritable vitrine de nombreuses professions, peuvent rapidement se transformer en piège.
Communiquer avec enthousiasme sur des réalisations, des rénovations ou des marges obtenues, sans une réflexion préalable sur l’impact légal, peut ouvrir la voie à un contrôle fiscal.
En effet, les services fiscaux sont désormais équipés d’outils modernes, y compris des algorithmes d’intelligence artificielle, pour analyser les publications. Ils n’ont aucune difficulté à faire le lien entre des opérations sous-évaluées et des travaux mis en avant en ligne. Ainsi, chaque post ou photo peut devenir une preuve à charge en cas d’investigation.
Pour sécuriser ses opérations, un marchand de biens doit faire preuve de discrétion et de professionnalisme, tant dans ses pratiques que dans sa communication.
Plutôt que de s’exposer à des risques inutiles, il est crucial de choisir des montages conformes, comme la Vente d’Immeuble à Rénover (VIR), qui offre un cadre légal clair.
Ce dispositif, bien que plus complexe à mettre en œuvre, permet de sécuriser les opérations tout en garantissant des protections aux acquéreurs. En adoptant la VIR, vous limitez le risque de requalification fiscale et bénéficiez d’avantages tels que la possibilité d’encaisser des fonds dès le début du projet, réduisant ainsi vos besoins en trésorerie.
Cependant, l’usage des réseaux sociaux doit être mesuré, même avec des montages conformes.
Mettre en avant des réalisations achevées est une chose, mais il est essentiel de veiller à ne pas suggérer un lien direct entre la vente et les travaux réalisés. Les publications doivent être neutres et éviter tout élément qui pourrait être interprété comme une promesse implicite ou explicite de travaux, surtout si vous n’avez pas opté pour un montage encadré comme la VIR ou la VEFA.
En parallèle, la méthode traditionnelle, consistant à réaliser les travaux avant la revente, reste une alternative sûre, bien qu’elle demande un investissement financier important.
Ce montage réduit les risques fiscaux, mais impose une gestion des délais et des couts de portage, surtout dans le contexte actuel de hausse des taux d’intérêt.
De plus, elle vous permet de maitriser entièrement les rénovations, ce qui peut être un atout si vous souhaitez développer une image de marque autour de la qualité de vos réalisations.
Enfin, pour les marchands qui souhaitent se concentrer sur l’achat et la revente sans s’impliquer dans les travaux, la revente en l’état avec un contrat de travaux séparé est une solution viable.
Toutefois, elle nécessite une communication claire avec les acquéreurs et une séparation totale entre votre activité de marchand de biens et celle des entreprises de rénovation, afin d’éviter toute requalification en VIR déguisée.
En conclusion, la réussite dans ce métier repose sur un équilibre subtil entre créativité, rigueur légale et stratégie de communication.
Les réseaux sociaux, bien utilisés, peuvent être un outil puissant pour attirer des clients et valoriser votre expertise.
Mal exploités, ils peuvent devenir une source de vulnérabilité majeure. Ainsi, chaque opération doit être pensée dans une perspective globale, alliant respect des cadres légaux, professionnalisme et discrétion.
En suivant ces principes, vous sécurisez non seulement vos activités, mais aussi votre réputation et votre pérennité dans un secteur où la confiance et la rigueur font toute la différence.
Pour aller plus loin, réfléchissez à la manière dont vous structurez vos opérations et interrogez-vous sur vos pratiques de communication.
Êtes-vous certain que vos montages respectent tous les critères légaux ?
Vos publications en ligne reflètent-elles votre professionnalisme sans vous exposer inutilement ?
Ces questions sont essentielles pour bâtir un business solide et résilient.